La voie consacrée

Chapitre 14

Quand le mystère de Dieu s'accomplira

[Flash Player]

Cette imposture, Dieu merci, ne durera pas toujours. Cette grande vérité du sacerdoce, du ministère et du sacrifice chrétiens ne doit pas être cachée pour toujours aux yeux de l'Église et du monde. Le mystère de l'iniquité s'éleva et cacha ainsi au monde le mystère de Dieu, afin que « toute la terre fut dans l’admiration derrière la bête » (Apocalypse 13:3, 4). Mais le jour arrive où le mystère de l'iniquité sera démasqué, et le mystère de Dieu brillera à nouveau dans toute la splendeur de sa vérité et sa pureté, pour ne plus jamais être caché, et pour réaliser le dessein de Dieu jusqu'à Son achèvement. Car il est écrit « qu'aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s'accomplirait, comme il l'a déclaré à ses serviteurs, les prophètes » (Apocalypse 10:7).

Aux jours de Christ et des apôtres, le mystère de Dieu fut révélé dans une plénitude jamais connue auparavant, et il fut prêché à « toutes les nations, afin qu'elles obéissent à la foi » (Romains 16:25, 26). Depuis le commencement du monde jusqu’à cette époque, ce « mystère caché de tout temps en Dieu », « dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l'espérance de la gloire. C'est Lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. » (Colossiens 1:26-29; Éphésiens 3:3, 5, 9).

Mais, dans ce même temps, aux jours des apôtres, le « mystère de l'iniquité » oeuvrait déjà. Et il continua jusqu'à obtenir le pouvoir et la suprématie mondiales, et même jusqu’à opprimer les saints du Très-Haut et changer les temps et la loi, en se dressant contre le Prince des princes, s’élevant lui-même contre le Chef de l’armée, se plaçant lui-même à la place de Dieu. C’est ainsi, que le mystère de Dieu fut caché, mais cette fois-ci pas en Dieu. Mais maintenant, aux jours de la voix du septième ange, précisément maintenant, « le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l'espérance de la gloire. C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. »

Et ceci est en accord avec ce que Dieu « comme il l’a annoncé à ses serviteurs, les prophètes ». Ce n'est pas seulement le prophète de Patmos qui a dit que de nos jours, le mystère de Dieu s'achèverait, mais quand l'ange de Dieu fit cette proclamation dans la vision à Patmos, cela avait déjà été déclaré aux prophètes d'autrefois. À Patmos, il dit simplement que cela arriverait sans plus de délai. Voici la proclamation de l'ange dans Apocalypse 10:5 à 7. « Et l'ange, que je voyais debout sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel, et jura par celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu'il n'y aurait plus de temps, mais qu'aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s'accomplirait, comme il l'a annoncé à ses serviteurs, les prophètes. »

Le prophète à qui ces choses furent pleinement révélées, c'est le prophète Daniel. Car non seulement Daniel vit l'essor de cette petite corne, sa propre exaltation contre « le Chef de l’armée », se tenir contre « le Chef des chefs » et jeter à terre Sa vérité et Son sanctuaire et les fouler; mais dans cette même vision, il vit la vérité et le sanctuaire du Christ délivrés du pouvoir de cette petite corne, sauvés de ses piétinements blasphématoires, élevés de la terre, et exaltés jusqu'au ciel, où ils demeurent. Et c’est précisément lors de cette dernière partie de la vision que les êtres célestes semblent montrer le plus grand intérêt, car Daniel dit: « j'entendis parler un saint; et un autre saint dit à celui qui parlait : Pendant combien de temps s'accomplira la vision sur le sacrifice perpétuel et sur le péché dévastateur? Jusques à quand le sanctuaire et l’armée seront-ils foulés ? Et il me dit : Deux mille trois cents soirs et matins; puis le sanctuaire sera purifié. » (Daniel 8:13, 14).

Alors, il fut commandé à l'ange Gabriel de faire comprendre à Daniel la vision. Il commença à le faire, mais quand dans son explication il arriva au grand nombre de jours de cette vision, les choses surprenantes et terribles révélées dans la vision accablèrent le prophète. Et il dit: « Moi, Daniel, je fus plusieurs jours languissant et malade; puis je me levai, et je m'occupai des affaires du roi. J'étais étonné de la vision, et personne n'en eut connaissance. » (Daniel 8:27) Toute la partie qui avait été expliquée, fut aisément comprise, car il fut clairement montré que le bélier représentait les rois des Mèdes et des Perses et le terrible bouc le roi de Grèce; et à la vue des explications données aux 2e et 7e chapitres de Daniel, la description du grand pouvoir qui succéderait à la Grèce devenait évidente, au fur et à mesure que l’ange avançait dans son explication. Mais, justement au milieu du commentaire de la partie la plus importante de la vision, Daniel fut plusieurs jours languissant et malade, et ainsi la portion la plus importante de la vision resta inexpliquée et personne ne la comprit.

Cependant, le prophète chercha diligemment une explication de la vision. Et après la destruction de Babylone, la première année du roi des Mèdes et des Perses, l'ange Gabriel vint encore auprès de Daniel et lui dit: « Daniel, je suis venu maintenant pour ouvrir ton intelligence ». (Daniel 9:1-22). Et c'était la partie restée inexpliquée que l'ange vint révéler à Daniel. En conséquence, il dirigea l'attention de Daniel sur cette vision, car il dit : « Lorsque tu as commencé à prier, la parole est sortie, et je viens pour te l'annoncer, car tu es un bien-aimé. Sois attentif à la parole, et comprends la vision. » (verset 23). Ayant ainsi dirigé l'attention du prophète sur la vision, l'ange commença immédiatement à discuter du temps mentionné dans cette vision : précisément la partie qui était restée sans explication à cause de la maladie de Daniel. Il lui dit: « Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte." (verset 24).

« Fixé » signifie « limité », « restreint à l'intérieur des bornes », marquant et fixant les limites. En expliquant la vision, la première fois, l'ange en était resté à la question du temps : « des temps éloignés » de Daniel 8:26, les « 2300 jours de la vision ». Maintenant, attirant l’attention de Daniel sur la vision, il commence immédiatement à faire référence à ces jours, en expliquant les événements qui sont en relation avec eux. « Soixante-dix semaines », c'est-à-dire 490 jours sont limités et fixés pour les Juifs et Jérusalem; ceci marque également la limitation des Juifs en tant que nation et peuple particuliers de Dieu. Ce sont des jours prophétiques, qui équivalent à une année. Ainsi, les 70 semaines sont 490 ans et les 2300 jours représentent 2300 ans. Ainsi, le commencement des 490 années est le même que celui des 2300 ans.

Le récit des « soixante-dix semaines » ou 490 ans est donnée par l'ange comme suit: « Sache-le donc, et comprends! Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem serait rebâtie jusqu'à l’Oint, au Conducteur, il y a sept semaines; dans soixante-deux semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des jours fâcheux. Après les soixante-deux semaines, un oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur. Le peuple d’un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin arrivera comme par une inondation; il est arrêté que les dévastations dureront jusqu'au terme de la guerre. Et il fera une solide alliance avec plusieurs pendant une semaine, et durant la moitié de la semaine, il fera cesser le sacrifice et l'offrande; le dévastateur commettra les choses les plus abominables, jusqu'à ce que la ruine et ce qui a été résolu fondent sur le dévastateur. » (Daniel 9:25-27).

Le décret de restauration et de réédification de Jérusalem eut lieu en 457 avant J.-C., et il est rapporté dans le chapitre 7 d'Esdras. Il fut émis depuis Babylone, et il fut d’abord adressé à Esdras, afin de lui donner les pleins pouvoirs pour quitter Babylone et prendre avec lui les personnes et les matériaux nécessaires à la restauration de Jérusalem, afin que Dieu puisse y être adoré, et postérieurement, « à tous les trésoriers de l’autre côté du fleuve » Euphrate, dans le but de pourvoir à tout ce qu’Esdras aurait besoin pour faire avancer l’ouvrage. Quand Esdras arriva à Jérusalem c’était le cinquième mois de l’année, aussi la restauration devait avoir débuté vers l’automne de l’année 457 av. J.-C., ce qui nous conduit à 456 ½ comme date de départ des 490 ans, et des 2300 ans.

À partir de là, 483 ans conduiraient à « l’Oint, au conducteur », ce qui nous amène à l’an 26 ¾ de l’ère chrétienne, c’est-à-dire en l’an 27 ap. J.-C., qui est précisément l’année où Christ fit sont apparition comme Messie, dans son ministère public, en étant baptisé dans le Jourdain, et oint par le Saint-Esprit (Marc 1:9-11; Matthieu 3:13-17). Ensuite, le Messie fera « une solide alliance ... pendant une semaine », soit, la dernière des soixante-dix semaines. Mais « durant la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'offrande » par son propre sacrifice sur la croix. Le milieu de la semaine, correspond donc à trois ans et demi après l'automne de l'an 27. Ce qui nous conduit au printemps 31, c’est-à-dire au moment précis ou le Sauveur fut crucifié, et ainsi par le sacrifice de lui-même, -- le seul valable pour le péché -- il fit cesser pour toujours le sacrifice et l'offrande. À cette occasion, « le voile du temple [terrestre] se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas », indiquant que le service de Dieu dans ce tabernacle terrestre était terminé et cette maison serait laissée déserte.

Il restait encore la seconde moitié de la soixante-dixième semaine, dans la limite de temps accordé à Jérusalem et au peuple Juif pendant lequel il bénéficierait d’une faveur spéciale. Cette demi semaine commença au printemps 31 et s'acheva à l'automne de l'an 34 après J.-C. À ce moment-là, « ceux qui avaient été dispersés par la persécution survenue à l'occasion d'Étienne allèrent jusqu'en Phénicie, dans l'île de Chypre, et à Antioche, annonçant la parole seulement aux Juifs. » « Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la Parole. » (Actes 11:19; 8:4). Mais quand ce temps expira, et que les Juifs confirmèrent eux-mêmes leur rejet du Messie et de son Évangile, alors leur décision fut respectée, et sous la conduite de Pierre et de Paul, les portes s’ouvrirent complètement aux Gentils, à qui appartient la portion restante des 2300 ans.

Après les 490 années réservées au peuple de Dieu, il reste encore 1810 années données aux Gentils 2300-490=1810). Cette période des 1810 ans commençant, comme nous l'avons vu, à automne 34 de notre ère s'étend donc jusqu'à l'automne 1844, ce qui marque la fin de la période des 2300 jours-années. Et à ce moment-là, la Parole de Celui qui ne peut pas se tromper dit dans Daniel 8:14 : « Alors, le sanctuaire sera purifié ». 1844 fut aussi les « jours de la voix du 7e ange », quand « le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il l'a annoncé à ses serviteurs, les prophètes. »

Dans ce temps disparaîtra l’horreur des ténèbres épaisses avec lesquelles le mystère de l'iniquité avait caché d'âge en âge le mystère de Dieu. C’est alors que le sanctuaire et le véritable tabernacle, et leur vérité, s’élèveraient de la terre, où la petite corne avait cherché à les piétiner, pour être exaltés jusqu’au ciel, lieu qui leur appartient. De là, ils brilleront de telle manière que toute la terre sera éclairée de leur gloire. Dans ce temps, la vérité transcendantale du sacerdoce et du ministère de Jésus sera sauvée de l'oubli dans lequel l'abomination et la désolation l'avait plongé, et se tiendra, une fois pour toutes et pour toujours à sa vraie place céleste, dans la foi de l'église, accomplissant en chaque vrai croyant cette perfection qui est le dessein éternel de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur.