L'alliance éternelle

Chapitre 40

« Un autre jour » (I)

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"Car, si Josué leur eût donné le repos, il ne parlerait pas après cela d'une autre jour. Il y a donc un repos de Sabbat réservé au peuple de Dieu" (Héb. 4:8 et 9).

Nous avons vu que si Dieu n'a jamais manqué à Ses promesses faites à Israël, "la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu'elle ne trouva pas la foi chez ceux qui l'entendirent" (Héb. 4:2), et longtemps après que le Seigneur leur ait donné du repos, Il leur exposa, par l'intermédiaire de Josué, les conditions dans lesquelles ils pourraient jouir de l'héritage.

Le royaume du Seigneur

Laissant derrière nous cette période de plus de quatre cents ans durant laquelle l'histoire des enfants d'Israël n'est qu'un récit d'apostasie, de repentance et encore d'apostasie, nous arrivons à l'époque de David, pendant laquelle le royaume d'Israël atteint son plein pouvoir. Bien que les enfants d'Israël aient rejeté Dieu pour demander un roi, Il ne les rejeta pas. Ce n'était pas la volonté de Dieu qu'Israël ait un autre roi que Lui-même, mais ils ne se contentèrent pas de marcher par la foi en ayant un Roi qu'ils ne pouvaient pas voir. Malgré tout, le royaume continuait d'appartenir au Seigneur, aussi exerça-t-Il Son droit à choisir ses dirigeants.

Il en est ainsi du monde entier. "A l'Éternel la terre et ce qu'elle renferme!" (Ps. 24:1). "Son règne domine sur toutes choses" (Ps. 103:19). Dieu n'est pas reconnu comme Roi par le monde, et ses gouvernements se vantent avec orgueil. Cependant, "le Très-Haut domine sur le règne des hommes et …Il le donne à qui il Lui plaît". Jéhovah "renverse et établit les rois" (Dan. 4:32; 2:21). "Il n'y a pas d'autorité qui ne vienne de Dieu" (Rom. 13:1). C'est la raison pour laquelle toute personne doit être "soumise aux autorités supérieures", et il est évident que le royaume de Dieu englobe toute la terre, même si les gouverneurs, qu'Il autorise pour un temps à s'imaginer qu'ils tiennent eux-mêmes les rênes, sont contre Lui.

Étrangers et habitants aux jours de David

Ainsi, quand dans la providence de Dieu, David occupa le trône d'Israël, "et que l'Éternel lui eut donné du repos, après l'avoir délivré de tous les ennemis" (2 Sam. 7:1), Il lui mit à cœur d'édifier une maison au Seigneur. Le prophète Nathan, parlant de son chef, lui dit d'abord: "Va, fais tout ce que tu as dans le cœur", mais après avoir reçu la parole du Seigneur, il communiqua à David qu'il ne devait pas lui édifier de temple. Le Seigneur dit à David:

"J'ai donné une demeure à Mon peuple, à Israël, et Je l'ai planté pour qu'il y soit fixé et ne soit plus agité, pour que les méchants ne l'oppriment plus comme auparavant et comme à l'époque où J'avais établi des juges sur Mon peuple d'Israël. Je t'ai accordé du repos en te délivrant de tous tes ennemis. Et l'Éternel t'annonce qu'Il te créera une maison" (2 Sam. 7:10 et 11).

Le peuple d'Israël n'avait donc pas obtenu le repos et l'héritage. David était un roi puissant, et il avait rendu son "nom grand comme le nom des grands qui sont sur la terre", cependant, quand le règne de son fils Salomon vint, tout les matériaux pour la construction du temple étant prêts, il dit dans ses prières à Dieu: "Nous sommes devant Toi des étrangers et des habitants, comme tous nos pères; nos jours sur la terre sont comme l'ombre, et il n'y a point d'espérance" (1 Chron. 29:15).

À l'époque où le royaume d'Israël était grand et puissant comme jamais il ne le fut sur cette terre, le roi affirma être lui-même un étranger et un habitant de la terre, comme le fut Abraham, qui ne reçut "aucune propriété en ce pays, pas même de quoi poser le pied" (Act. 7:5). David dans sa maison de bois de cèdre, comme Abraham, Isaac et Jacob, qui demeurèrent sous des tentes, "vint s'établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère" (Héb. 11:9). Il est dit, non seulement d'Abraham, d'Isaac, de Jacob, mais aussi de Gédéon, Samson, Jephté, David, Samuel et les prophètes, et beaucoup d'autres encore, qu'ils "n'ont pas obtenu ce qui leur était promis" (Héb. 11:32-39). Quelle meilleure évidence pouvait-il y avoir que l'héritage que Dieu promit à Abraham et à ses descendants n'avait jamais consisté en une possession terrestre temporelle appartenant "au présent siècle mauvais"?

La Jérusalem temporelle signifie l'esclavage

Puisque le grand roi David, au zénith de sa puissance, n'avait pas pu recevoir la promesse, quelle supposition pouvait être plus absurde que la promesse de restaurer Israël dans sa propre terre pouvait s'accomplir par le retour des Juifs dans la vieille Jérusalem? Ceux qui fondent leurs espérances dans "la Jérusalem actuelle" perdent toutes les bénédictions de l'Évangile. "Vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte" (Rom. 8:15), donc, nous ne placerons pas notre confiance en rien qui ait une relation avec la vieille Jérusalem, vu que la Jérusalem actuelle est "dans la servitude avec ses enfants. Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est notre mère" (Gal. 4:25 et 26). Quand la promesse s'accomplira et que le peuple d'Israël possédera réellement la terre, n'y étant plus jamais étrangers ou habitants, leurs jours ne seront plus comme l'ombre passagère, mais ils seront éternels.

Mais "le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient; mais Il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance" (2 Pier. 3:9). "La patience de notre Seigneur est votre salut" (vers. 15). Même aux jours de Moïse, le temps de la promesse était à leur portée (Act. 7:17), mais le peuple ne voulut pas l'obtenir. Ils choisirent ce présent siècle mauvais plutôt que le monde à venir. Mais Dieu jura par Lui-même que les descendants fidèles d'Abraham y entreraient, et puisque ceux à qui la bonne nouvelle fut d'abord annoncée n'y entrèrent pas à cause de leur désobéissance, Il fixe un autre jour: "aujourd'hui- en disant dans David si longtemps après, comme il est dit plus haut: Aujourd'hui, si vous entendez Ma voix, n'endurcissez pas vos cœurs" (Héb. 4:6 et 7).

L'incrédulité de l'homme ne peut annuler la promesse de Dieu (Rom. 3:3). "Si nous sommes infidèles, Il demeure fidèle, car Il ne peut se renier Lui-même" (2 Tim. 2:13). Même dans le cas où aucun descendant naturel d'Abraham et de Jacob ne soit un authentique fils d'Abraham mais du diable (Jn 8:39-44), la promesse de Dieu faite à la descendance d'Abraham, d'Isaac et de Jacob s'accomplira de toute manière au pied de la lettre, car "de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham" (Mat. 3:9). Ce ne serait qu'une simple répétition de ce qui fut fait au début, quand Il créa l'homme à partir de la poussière de la terre. Si Josué leur avait donné du repos, il est clair qu'il n'aurait pas été nécessaire d'un autre jour de salut; mais l'infidélité des soi-disant disciples de Dieu font que l'accomplissement est retardé, de telle manière que Dieu, dans Sa miséricorde, fixe un autre jour, qui est "aujourd'hui". "Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut" (2 Cor. 6:2). Le Saint-Esprit dit: "Aujourd'hui, si vous entendez Sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs" (Héb. 3:8 et 13).

« Aujourd'hui »

Pensez au fait qu'on qualifie l'époque de David comme "longtemps après". En fait, plus de cinq cents ans après que la promesse aurait pu s'accomplir, et cependant, bien après cette longue période, le Seigneur offre encore "un autre jour". Cet autre jour, c'est aujourd'hui. Pour accepter le don du salut, il ne nous est pas offert une année, ni un mois ni une semaine. Même demain ne nous appartient pas; le seul jour acceptable est aujourd'hui. C'est tout le temps que Dieu nous a donné. L'opportunité ne dure qu'un jour. Avec quelle grande force, donc, ces paroles nous parviennent-elles, après avoir traversée tant de temps: "Aujourd'hui, si vous entendez Sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs". Quel glorieux trésor Dieu nous a donné aujourd'hui: l'opportunité d'entrer par la porte de la justice. Christ est la porte, et par elle, tous peuvent entrer "aussi longtemps qu'on peut dire: Aujourd'hui" (Héb. 3:13). L'accepterons-nous et sera-t-il pour nous "un sujet d'allégresse et de joie"? (Ps. 118:24). "Des cris de triomphe et de salut s'élèvent dans les tentes des justes" (Ps. 118:15), "car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu'à la fin l'assurance que nous avions au commencement" (Héb.3:14). "Car ainsi a parlé le Seigneur, l'Éternel, le Saint d'Israël: C'est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, c'est dans le calme et la confiance que sera votre force" (És. 30:15).

L'Évangile annonce le repos, puisque Christ dit: "Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et Je vous donnerai du repos. Prenez Mon joug sur vous et recevez Mes instructions, car Je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car Mon joug est doux, et Mon fardeau léger" (Mat. 11:28-30). L'ancien peuple d'Israël ne parvint pas à entrer dans ce repos, non parce qu'il ne leur fut pas offert, mais parce qu'ils ne crurent pas lorsque l'Évangile leur fut prêché. Aujourd'hui, l'Évangile nous est prêché, comme il le fut pour eux (Héb. 4:2).

Le repos est déjà prêt, car, "pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu'il est dit: Je jurai dans Ma colère: Ils n'entreront pas dans Mon repos" (Héb. 4:3). Dieu jura par Lui-même que la descendance d'Abraham –ceux qui ont sa foi-, entrerait dans le repos. Ceci équivaut au serment selon lequel ceux qui ne croiraient pas, n'y entreraient pas; donc, Dieu le jura vraiment. Il ne s'agit pas d'un décret arbitraire, mais de la constatation d'un fait; il est aussi impossible pour un incrédule d'entrer dans le repos que pour un être humain de se développer avec vitalité en l'absence de toute nourriture, de toute boisson et de toute respiration.

Le fait "qu'ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité" montre qu'ils auraient pu y entrer s'ils avaient cru, et le fait que "Ses œuvres eussent été achevées depuis la création du monde" (Héb. 4:3), démontre qu'il y avait un repos parfait à leur disposition. Quand les œuvres furent achevées, le repos suivit, puisque nous lisons que "Dieu se reposa de toutes Ses œuvres le septième jour" (vers. 4). C'est ce que Dieu dit du septième jour, mais ailleurs Il dit: "Ils n'entreront pas dans Mon repos!" (vers. 5). Nous voyons donc que le repos qui était à leur disposition, et dans lequel les enfants d'Israël n'entrèrent pas à cause de leur incrédulité, est le repos en relation avec le septième jour. Effectivement, c'est le repos que Dieu leur offrait, et c'est celui qu'ils perdirent, et le septième jour, c'est le Sabbat –repos- du Seigneur; c'est le seul repos dont il nous est parlé en relation avec Dieu ("Et Dieu se reposa de toutes Ses œuvres le septième jour"). Ce repos fut préparé aussitôt la création terminée.

L'œuvre et le repos de Dieu

Le repos promis est le repos de Dieu. Le repos fait suite au travail, une fois celui-ci achevé. Personne ne peut se reposer d'une œuvre avant de l'avoir terminée. L'œuvre de Dieu, c'est la création, une œuvre parfaite et complète: "Dieu vit tout ce qu'Il avait fait; et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le sixième jour. Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour Son œuvre, qu'Il avait faite; et Il se reposa au septième jour de toute Son œuvre, qu'Il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et Il le sanctifia, parce qu'en ce jour Il se reposa de toute Son œuvre qu'Il avait créée en la faisant" (Gen. 1:31; 2:1-3).

L'œuvre était parfaite, elle avait la bonté et la perfection caractéristique de Dieu, et elle était complète, donc, le repos était parfait lui aussi. Il n'y avait aucune trace de malédiction car elle était pure, sans contamination. Dieu regarda Son œuvre, et il n'y avait rien a regretter, rien qui Lui fit dire: "Si Je devais la refaire…". Il n'y avait pas de place pour la corruption de la malédiction; Dieu était parfaitement satisfait de Son oeuvre. Quelle plume peut décrire, ou quel esprit imaginer le sentiment de satisfaction débordante, la paix délicieuse et le bonheur qui suivent nécessairement une tâche, quand elle est achevée et quand elle est bien faite! Cette terre ne connaît pas maintenant cette situation, vu que c'est notre expérience continue que, lorsque nous croyons avoir achevé quelque chose, il reste toujours autre chose à faire ou une erreur à rectifier. Mais Dieu jouit de ce repos délicieux, ce septième jour où Il se reposa de toute Son œuvre, à un degré bien supérieur à celui que l'homme peut imaginer –dans la mesure où Dieu est supérieur à l'homme.

Le repos dans lequel Adam entra

Ce repos incomparable est celui que Dieu donna à l'homme au commencement. "L'Éternel Dieu prit l'homme, et le plaça dans le jardin d'Éden pour le cultiver et pour le garder" (Gen. 2:15). "Éden" signifie délice, plaisir; et le jardin d'Éden est le jardin des délices; le mot hébreux traduit par "plaça" est un terme qui implique l'idée de repos; c'est de ce mot que vient le nom de Noé (qui signifie repos, détente). Donc, nous pourrions lire Genèse 2:15 de cette façon: "L'Éternel Dieu prit l'homme et l'introduisit dans le repos, dans le jardin délicieux, pour qu'il le cultive et le garde".

L'homme entra dans le repos, car il entra dans l'œuvre parfaite et complète de Dieu. Il était lui-même l'ouvrage de Dieu, créé en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu avait préparées d'avance, afin qu'il marche au milieu d'elles (Éph. 2:10). "L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyez en Celui qu'Il a envoyé" (Jn 6:29), et ce n'est que par la foi qu'Adam put jouir de l'œuvre de Dieu et participer à Son repos, puisque dès qu'il cessa de croire en Dieu, préférant la parole de Satan, il perdit tout. Il n'y avait aucun pouvoir en lui-même, car il n'était que poussière, et il ne pouvait retenir son repos et son héritage aussi longtemps qu'il permettait à Dieu d'agir en lui "le vouloir et le faire, selon Son bon plaisir" (Phil. 2:13).

"Nous qui avons cru, nous entrons dans le repos", vu que "l'œuvre de Dieu, c'est que vous croyez". Les deux déclarations ne se contredisent pas, mais elles sont identiques dans leur signification, vu que l'œuvre de Dieu, qui est notre foi, est une œuvre complète; donc entrer dans Son œuvre c'est entrer dans le repos. Le repos de Dieu n'est pas l'oisiveté ni l'indolence. Christ dit: "Mon Père agit jusqu'à présent; Moi aussi, J'agis" (Jn 5:17), cependant, "c'est le Dieu d'éternité, l'Éternel, qui a créé les extrémités de la terre; Il ne se fatigue point, Il ne se lasse point" (És. 40:28). Il agit par Sa parole pour soutenir ce qu'Il a créé au commencement; donc, ceux qui croient sont exhortés en Dieu, et en conséquence ils sont entrés dans le repos: ils "s'appliquent à pratiquer de bonnes œuvres" (Tite 3:8), mais vu que ces bonnes œuvres sont obtenues par la foi, et "non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites" (vers. 5), elles doivent aussi être maintenues par la foi. Mais la foi apporte le repos, donc, le repos de Dieu est compatible avec la plus grande activité, et il est nécessairement accompagnée par elle.