L'alliance éternelle

Chapitre 32

Les alliances de la promesse

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"C'est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu'on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l'homme, souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans ce monde" (Éph. 2:11 et 12).

L'idée très répandue est que Dieu a fait une alliance avec les Juifs et une autre avec les Gentils, qu'il y eut une époque où l'alliance avec les Juifs excluait totalement les Gentils, mais que maintenant, une autre alliance a été faite concernant surtout, mais pas de manière exclusive, les Gentils; en définitive, que les Juifs sont, ou étaient sous l'ancienne alliance, tandis que les Gentils sont sous la nouvelle. Les versets précédents démontrent que cette idée est une grande erreur du début à la fin.

De fait, les Gentils en tant que tels, n'ont aucune part aux alliances de la promesse de Dieu. Le "oui" est en Christ. "Et toutes les promesses de Dieu ont trouvé leur "oui" dans Sa personne. Aussi est-ce en Lui que nous disons 'Amen' à Dieu pour Sa gloire " (2 Cor. 1:20; version TOB). Les Gentils sont ceux qui sont sans Christ, donc, ils sont "étrangers aux alliances de la promesse". Aucun Gentil n'a part à une alliance de la promesse. Mais celui qui le veut, peut accourir à Christ, et devenir participant des promesses, puisque Christ dit: "Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à Moi" (Jn 6:37). Dès lors, quand le Gentil agit ainsi, quelle que soit sa nationalité, il cesse d'être un Gentil et devient un membre ayant "droit de cité en Israël".

Il est bien de remarquer que le Juif selon l'acceptation de ce terme, c'est-à-dire, le membre de la nation juive en tant que tel- nation qui rejeta Christ-, n'a pas plus part aux promesses de Dieu, ou aux alliances de la promesse, que s'il était Gentil. Ceci revient à dire que personne n'a part aux promesses, excepté celui qui les accepte. Quiconque est "sans Christ", qu'il soit Juif ou Gentil, est aussi "sans espérance et sans Dieu dans ce monde", et il est étranger aux alliances de la promesse et au droit de cité en Israël. C'est ce que nous enseigne l'introduction de ce chapitre. Il faut être en Christ et être d'Israël pour participer aux bénéfices des "alliances de la promesse" et "avoir droit de cité en Israël". Donc, être "un véritable Israélite" (Jn 1:47; version TOB), c'est tout simplement être chrétien. C'est aussi vrai pour ceux qui vivaient à l'époque de Moïse ou de Paul que pour ceux qui vivent aujourd'hui.

Il est possible que quelqu'un se demande: "Et qu'en est-il de l'alliance faite au Sinaï? Voulez-vous dire que ce fut la même alliance sous laquelle les chrétiens vivent maintenant? qu'elle était aussi bonne que la seconde? Ne lisons-nous pas qu'elle était défectueuse? Si elle n'était pas sans défaut, comment la vie et le salut pouvaient-ils venir d'elle?"

Ce sont de très bonnes questions, et elles ont toutes une réponse facile. C'est un fait qui ne peut être nié, qu'au Sinaï la grâce abonda -"la grâce de Dieu, source de salut" (Tite 2:11)-, vu que Christ fut là dans toute Sa plénitude de grâce et de vérité. La grâce et la vérité s'embrassèrent, la justice et la paix jaillirent comme un fleuve. Mais ce ne fut pas en vertu de l'alliance faite au Sinaï, que la grâce et la paix furent là. Cette alliance n'apporta rien au peuple, bien que tout était là pour qu'il en jouisse.

La valeur comparative des deux alliances qui gardent la relation mutuelle de "première" et "seconde", "ancienne" et "nouvelle" est présentée sous ces mots dans le livre des Hébreux, qui décrit Christ comme Souverain Sacrificateur, et Son sacerdoce contraste avec celui des hommes. Ici, quelques-uns des points de supériorité de notre grand Souverain Sacrificateur sont énumérés en comparaison avec les prêtres terrestres:

1. "Ceux-là sont devenus sacrificateurs sans serment, mais Celui-ci l'est devenu avec serment, par Celui qui a dit de lui: 'Le Seigneur a juré et ne se repentira pas: Tu es sacrificateur pour l'éternité selon l'ordre de Melchisédec'." (Héb. 7:21; version Darby).

2. Ils étaient sacrificateurs pendant une courte période, "parce que la mort les empêchait d'être permanents" (vers. 23), il y avait donc un changement et une succession continuels. Mais Christ, "parce qu'Il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n'est pas transmissible". Les sacrificateurs terrestres exerçaient leur sacerdoce aussi longtemps qu'ils vivaient, mais leur vie était courte. Aussi, Christ continua leur sacerdoce tant qu'Il vit, mais "Il demeure éternellement".

3. Les sacrificateurs lévites étaient institués "d'après la loi d'une ordonnance charnelle" (vers. 16). Leur sacerdoce était externe, dans la chair. Ils ne pouvaient traiter le péché que dans sa manifestation externe, ce qui n'est réellement rien. Mais Christ est Souverain Sacrificateur "selon la puissance d'une vie impérissable" (vers. 16), une vie capable de sauver éternellement. Christ officie selon la loi dans l'Esprit.

4. Ils étaient ministres d'un sanctuaire simplement terrestre, construit de main d'homme. Christ "s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme".

5. Il s'agissait d'hommes pécheurs, comme le démontra leur mortalité. Au contraire, Christ "fut déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l'Esprit de sainteté, par sa résurrection d'entre les morts" (Rom. 1:4), de telle manière qu'Il est "saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux" (Héb. 7:26).

"Jésus est par cela même le garant d'une alliance plus excellente" (vers. 22). L'alliance dont Christ est le ministre est aussi bonne que celle dont les sacrificateurs lévites étaient ministres, dont le sacerdoce apparut seulement après l'alliance faite au Sinaï. Ceci équivaut à dire que l'alliance que Christ administre comme Souverain Sacrificateur est bien meilleure que l'alliance qui vient du Sinaï, dans la mesure où Christ est supérieur à l'homme, le ciel supérieur à la terre, et le sanctuaire céleste supérieur au terrestre. Dans la mesure où les œuvres de Dieu sont meilleures que les œuvres de la chair, "la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ" (Rom. 8:2) est meilleure que "la loi d'une ordonnance charnelle" (Héb. 7:16), la vie éternelle est meilleure que celle décrite comme "une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît" (Jacq. 4:14), et le serment divin est supérieur à la parole humaine.

La différence

Et maintenant nous pouvons lire en quoi consiste cette grande différence: "Mais maintenant Il a obtenu un ministère d'autant supérieur qu'Il est le Médiateur d'une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n'aurait pas été question de la remplacer par une seconde. Car c'est avec l'expression d'un blâme que le Seigneur dit à Israël: 'Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, où Je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l'alliance que Je traitai avec leurs pères, le jour où Je les saisis par la main pour les faire sortir du pays d'Égypte; car ils n'ont pas persévéré dans Mon alliance, et Moi aussi Je ne me suis pas soucié d'eux', dit le Seigneur. Mais voici l'alliance que Je ferai avec la maison d'Israël après ces jours-là, dit le Seigneur: Je mettrai Mes lois dans leur esprit, Je les écrirai dans leur cœur; et Je serai leur Dieu, et ils seront Mon peuple. Aucun n'enseignera plus son concitoyen, ni aucun son frère, en disant: Connais le Seigneur! Car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux; parce que Je pardonnerai leurs iniquités, et que Je ne me souviendrai plus de leurs péchés" (Héb. 8:6-12).

Aucun de ces faits importants n'échappera à l'attention du lecteur attentif:

1. Les deux alliances ne sont faites qu'avec Israël. Les Gentils, comme nous l'avons déjà vu, sont "étrangers aux alliances de la promesse". On a l'habitude d'admettre, et même d'insister sur le fait que les Gentils n'ont rien à voir avec l'ancienne alliance; mais en réalité, ils ont encore moins à voir avec la nouvelle.

2. Les deux alliances sont faites avec "la maison d'Israël"; pas avec quelques individus, pas avec une nation divisée, mais "avec la maison d'Israël et la maison de Juda", c'est-à-dire, avec tout le peuple d'Israël. La première alliance avait été faite avec toute la maison d'Israël avant qu'elle ne soit divisée; la seconde se fera quand Dieu aura rassemblé les enfants d'Israël d'entre les païens, et aura fait d'eux une nation: "Je ferai d'eux une seule nation dans le pays… ils ne formeront plus deux nations" (Éz. 37:22, 26). Nous en dirons plus sur ce sujet au fur et à mesure que nous avançons dans l'étude.

3. Les deux alliances contiennent des promesses, et sont basées sur elles.

4. La "nouvelle alliance" est meilleure que celle qui a été faite au Sinaï.

5. Elle est meilleure parce que les promesses sur lesquelles elle est basée sont meilleures.

6. En comparant les termes de la nouvelle alliance avec ceux de la vielle, il est évident que la finalité désirée est la même. L'ancienne disait: "Si vous écoutez Ma voix"; la nouvelle dit: "Je mettrai Mes lois dans leur esprit, Je les écrirai dans leur cœur". Les deux se réfèrent à la loi de Dieu. Les deux ont la sainteté et les récompenses comme objectif. Dans l'alliance du Sinaï, il fut dit à Israël: "vous serez pour Moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte" (Ex. 19:6). C'est précisément ce que le peuple de Dieu est: "une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis" (1 Pier. 2:5, 9).

Mais les promesses de l'alliance du Sinaï ne s'accomplirent jamais, pour la simple raison qu'elles étaient défectueuses. Les promesses de cette alliance dépendaient du peuple. Les enfants d'Israël dirent: "Nous ferons tout ce que l'Éternel a dit" (Ex. 19:8; 24:7). Ils promirent de garder Ses commandements, bien qu'ils aient déjà montré leur incapacité à faire quoi que ce soit par eux-mêmes. Avec les promesses qu'ils firent de garder la loi, il arrive la même chose qu'avec la loi elle-même "la chair la rendait sans force" (Rom. 8:3). La force de cette alliance, donc, n'était que la force de la loi, et ceci signifie la mort.

Pourquoi l'alliance du Sinaï?

Pourquoi donc cette alliance? -Pour la même raison que la loi fut promulguée au Sinaï: "à cause des transgressions" (Gal. 3:19). Le Seigneur dit: "ils n'ont pas persévéré dans Mon alliance". Ils avaient pris à la légère "l'alliance éternelle" que Dieu fit avec Abraham, donc, Dieu en fit une autre avec eux, comme un témoignage contre eux.

Cette "alliance éternelle" qu'Il fit avec Abraham était une alliance de foi. Elle était éternelle, aussi, la proclamation de la loi ne pouvait l'abroger. Elle fut confirmée par le serment divin, donc, la loi ne pouvait rien lui ajouter. Vu que la loi n'ajoutait rien à cette alliance, et qu'elle n'allait pas cependant contre les promesses, nous en concluons que la loi était déjà contenue dans les promesses. L'alliance de Dieu avec Abraham lui assurait, à lui et à sa descendance, la justice de la loi par la foi. Non par les œuvres mais par la foi.

L'alliance faite avec Abraham était si ample dans sa portée qu'elle englobait toutes les nations, "toutes les familles de la terre" (Gen. 12:3). C'est par cette alliance, appuyée par le serment de Dieu, que nous avons maintenant l'assurance et l'espérance d'accourir à Jésus, en qui elle fut confirmée. Ce n'est qu'en vertu de cette alliance que tout homme reçoit la bénédiction de Dieu, vu que la croix de Christ nous attire les bénédictions d'Abraham.

Il s'agissait d'une alliance basée entièrement sur la foi, et c'est par elle que le salut nous est garanti, "car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie" (Éph. 2:8 et 9). L'histoire d'Abraham met l'accent sur le fait que le salut vient entièrement de Dieu, et non par la puissance de l'homme. "La force est à Dieu" (Ps. 62:12); et l'Évangile "est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit" (Rom. 1:16). Par l'expérience d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, on nous enseigne que seul Dieu peut accomplir les promesses de Dieu. Les enfants d'Israël ne pouvait rien obtenir par leur propre sagesse, habileté ou pouvoir; tout était un don de Dieu. C'était lui qui les dirigeait et les protégeait.

Telle était la vérité qui était devenue plus évidente lors de la libération des enfants d'Israël de l'Égypte. Dieu se présenta à eux comme "L'Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob" (Ex. 3:15); et Il chargea Moïse de leur faire savoir qu'Il allait les libérer en accomplissement de Son alliance avec Abraham. Dieu dit à Moïse: "Je suis l'Éternel. Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme le Dieu tout-puissant; mais Je n'ai pas été connu d'eux sous Mon nom, l'Éternel. J'ai aussi établi Mon alliance avec eux, pour leur donner le pays de Canaan, le pays de leurs pèlerinages, dans lequel ils ont séjourné. J'ai entendu les gémissements des enfants d'Israël, que les Égyptiens tiennent dans la servitude, et Je me suis souvenu de Mon alliance. C'est pourquoi dis aux enfants d'Israël: Je suis l'Éternel, Je vous affranchirai des travaux dont vous chargent les Égyptiens, Je vous délivrerai de leur servitude, et Je vous sauverai à bras étendu et par de grands jugements. Je vous prendrai pour Mon peuple, Je serai votre Dieu, et vous saurez que c'est Moi, l'Éternel, votre Dieu, qui vous affranchis des travaux dont vous chargent les Égyptiens. Je vous ferai entrer dans le pays que J'ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob; Je vous le donnerai en possession, Moi l'Éternel" (Ex. 6:2-8).

Lisez de nouveau les paroles de Dieu, juste avant de faire le pacte au Sinaï:

"Tu parleras ainsi à la maison de Jacob et tu diras aux enfants d'Israël: Vous avez vu ce que J'ai fait à l'Égypte, et comment Je vous ai portés sur des ailes d'aigle et amenés vers Moi. Maintenant, si vous écoutez Ma voix, et si vous gardez Mon alliance, vous M'appartiendrez entre tous les peuples, car toute la terre est à Moi; vous serez pour Moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte" (Ex. 19:4-6).

Notez comme Dieu insiste sur le fait que c'était Lui qui avait tout accompli en leur faveur. Il les avait libérés des Égyptiens et les avait amenés à Lui. C'est justement ce qu'ils oubliaient continuellement, comme le montrent leurs murmures. Ils en étaient arrivés à se demander si le Seigneur était parmi eux ou non; et leurs murmures étaient toujours la démonstration de leur inclination à penser qu'ils pouvaient se diriger mieux que Dieu ne pouvait le faire. Dieu les avait conduits vers la Mer Rouge par les défilés montagneux, et aussi dans le désert où l'eau et la nourriture manquaient, Il avait satisfait tous leurs besoins à tout moment afin de les amener à comprendre qu'ils ne pouvaient vivre que par la parole de Dieu (Deut. 8:3).

L'alliance que l'Éternel fit avec Abraham était basée sur la foi et la confiance. "Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice". Ainsi, quand Dieu, en accomplissement de cette alliance, libéra Israël de l'esclavage, toute Sa relation avec eux avait pour objet de leur enseigner à se confier en Lui afin qu'ils puissent être vraiment enfants de l'alliance.

Une leçon de confiance

La réponse consista en la confiance propre. Lisez le récit de leur méfiance envers Dieu dans le Psaume 106. Il les avait mis à l'épreuve à la Mer Rouge, par le don de la manne et aux eaux de Mériba. A chaque pas, ils avaient manqué de se confier pleinement en Lui. Maintenant, Il allait les éprouver une fois de plus, par le don de Sa loi. Comme nous l'avons déjà vu, Dieu ne prétendit jamais que l'homme obtiendrait la justice à partir de la loi, ni qu'il croyait cela possible. Par le don de la loi, comme l'indiquent toutes les circonstances qui l'accompagnèrent, Il avait le dessein que les enfants d'Israël, et nous aussi, comprenions que la loi est infiniment au-delà de la portée de tout effort humain, et de rendre évident que garder Ses commandements est essentiel au salut qu'Il a promis, et qu'Il accomplira Lui-même la loi en nous. Telles sont les paroles de Dieu: "Écoute, Mon peuple! Et Je t'avertirai; Israël, puisses-tu M'écouter! Qu'il n'y ait au milieu de toi point de dieu étranger!" (Ps 81:8 et 9). "Prêtez l'oreille, et venez à Moi, écoutez, et votre âme vivra" (És. 55:3). Sa Parole transforme l'âme, de la mort du péché à la vie de justice, de la même manière qu'Il fit sortir Lazare de Sa tombe.

Une lecture attentive d'Exode 19:1-6 montre qu'il n'y a aucune indication qu'une autre alliance ait été établie. Au contraire. Le Seigneur fit référence à Son alliance -l'alliance qu'Il avait faite avec Abraham longtemps avant-, et Il les exhorta à la garder, et leur expliqua quel en serait le résultat. L'alliance faite avec Abraham était, comme nous l'avons déjà vu, une alliance de foi, et ils ne pouvaient la garder qu'en conservant leur foi. Dieu ne leur demanda pas d'entrer dans une nouvelle alliance avec Lui, mais qu'ils acceptent Son alliance de paix, alliance qu'Il avait donnée autrefois aux pères.

En conséquence, la réponse du peuple aurait dû être: "Amen, Seigneur!; qu'il soit fait selon Ta volonté". Mais au lieu de cela, ils dirent: "Nous ferons tout ce que Jéhovah a dit", et ils répétèrent la promesse qu'ils avaient faite avec insistance, et même après avoir écouté la proclamation de la loi. Il s'agissait de la même confiance propre qui fit que leurs descendants dirent à Christ: "Que devons-nous faire, pour faire les œuvres de Dieu?" (Jn 6:28). Ils présumaient que l'homme mortel est capable d'accomplir les œuvres de Dieu! Christ leur répondit: "L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en Celui qu'Il a envoyé". C'est la même chose dans le désert du Sinaï, quand la loi fut donnée et l'alliance fut faite.

Le fait de prendre la responsabilité d'accomplir les œuvres de Dieu montrait un manque d'appréciation de leur part de Sa grandeur et Sa sainteté. Ce n'est que lorsque l'homme est ignorant de la justice de Dieu, qu'il est prompt à établir la sienne propre, et refuse de se soumettre à celle de Dieu (Rom. 10:3). Leurs promesses étaient pires qu'inutiles, vu qu'ils manquaient de la puissance pour les accomplir. Donc, l'alliance qui était basée sur ces promesses était absolument inutile, quant à sa possibilité de leur donner la vie. Tout ce qu'ils pouvaient obtenir de cette alliance était exactement ce qu'ils pouvaient obtenir d'eux-mêmes, c'est-à-dire rien d'autre que la mort. Se confier en cela équivalait à faire une alliance avec la mort, faire un pacte avec la tombe. Leur compromis avec cette alliance fut une notification virtuelle au Seigneur qu'ils pouvaient très bien se débrouiller sans Lui; qu'ils étaient capables d'accomplir toute promesse qu'ils feraient.

Mais Dieu ne les abandonna pas, parce que "Il avait dit: Certainement ils sont Mon peuple, des enfants qui ne seront pas infidèles!" (És. 63:8). Le Seigneur savait qu'ils avaient de bonnes intentions en faisant cette promesse, et qu'ils ne se rendaient pas compte de sa signification. Ils avaient "du zèle pour Dieu, mais sans intelligence" (Rom. 10:2). Il les avait fait sortir de la terre d'Égypte afin de leur apprendre à Le connaître, et Il ne fut pas indigné à cause de leur lenteur à apprendre la leçon. Il avait été patient avec Abraham, quand celui-ci pensait pouvoir accomplir lui-même les plans de Dieu, et Il l'avait aussi été avec Jacob quand dans son ignorance il pensait que l'héritage de Dieu pouvait être obtenu par des manœuvres astucieuses et la fraude. Et maintenant, Il fut patient avec l'ignorance et le manque de foi des enfants d'Abraham et de Jacob, afin de pouvoir les conduire à la foi.

La compassion divine

Dieu va à la rencontre des êtres humains là où ils sont. Il est "indulgent pour les ignorants et les égarés" (Héb. 5:2). A toutes les époques et en tout lieu, Il essaye d'attirer quiconque à Lui, peu importe son degré de dépravation; aussi, quand Il remarque le plus petit indice de disposition ou de désir à Le servir, Il l'alimente immédiatement, en faisant tout ce qu'Il peut pour amener l'âme à un amour supérieur et à une connaissance plus parfaite. Bien que les enfants d'Israël échouèrent dans l'épreuve décisive de leur confiance en Dieu, le Seigneur rendit possible leur désir de Le servir, bien qu'ils choisirent de le faire d'une manière imparfaite et faible. A cause de leur incrédulité, ils ne purent jouir de tout ce que Dieu avait désiré leur donner; mais ce qu'ils obtinrent malgré leur manque de foi, resta comme un rappel de ce qu'ils auraient pu obtenir s'ils avaient cru pleinement. A cause de leur ignorance de la grandeur de la sainteté du Seigneur, exprimée dans Sa promesse d'accomplir la loi, Dieu tenta, par la proclamation de la loi, de leur faire voir la grandeur de Sa justice, et l'impossibilité absolue pour eux d'obtenir cette justice par leurs œuvres.