L'alliance éternelle

Chapitre 23

Le pain du ciel

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C'est en chantant que les rachetés reviendront à Sion. Le cantique de la victoire est l'évidence de la foi par laquelle le juste vivra. Telle est l'exhortation: "N'abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande rémunération" (Héb. 10:35). "Nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu'à la fin l'assurance que nous avions au commencement" (Héb. 3:14). Les Israélites avaient bien commencé. "C'est par la foi qu'ils traversèrent la Mer Rouge comme un lieu sec" (Héb. 11:29). Sur l'autre rive, ils avaient entonné le cantique de la victoire. Il est vrai qu'ils étaient encore dans le désert, mais c'est la foi qui vainc le monde, et ils viennent d'avoir l'évidence la plus merveilleuse de la puissance de Dieu pour les conduire en lieu sûr. S'ils avaient seulement continué de chanter ce chant de victoire, ils seraient rapidement parvenus à Sion.

Mais ils n'avaient pas appris parfaitement la leçon. Ils pouvaient avoir confiance au Seigneur aussi longtemps qu'ils Le voyaient, mais pas au-delà. "Nos pères en Égypte ne furent pas attentifs à Tes miracles, ils ne se rappelèrent pas la multitude de Tes grâces, ils furent rebelles près de la mer, près de la Mer Rouge, et elle se dessécha; et Il les fit marcher à travers les abîmes comme dans un désert. Il les sauva de la main de celui qui les haïssait, Il les délivra de la main de l'ennemi. Les eaux couvrirent leurs adversaires: Il n'en resta pas un seul. Et ils crurent à Ses paroles, ils chantèrent Ses louanges. Mais ils oublièrent bientôt Ses œuvres, ils n'attendirent pas l'exécution de Ses desseins" (Ps. 106:7-13).

Seulement trois jours de marche dans le désert sans eau, pour qu'ils oublient tout ce que le Seigneur avait fait pour eux. Quand ils trouvèrent de l'eau, elle était si amère que personne ne pouvait la boire, et ils murmurèrent. Le Seigneur mit rapidement fin au problème en montrant à Moïse un arbuste qui rendit l'eau potable quand il y fut immergé. "Ce fut là que l'Éternel donna au peuple des lois et des ordonnances, et ce fut là qu'Il le mit à l'épreuve" (Ex. 15:25).

Campant parmi les palmiers et les sources d'Élim, ils n'avaient aucune inquiétude, de manière qu'un mois environ passa avant qu'ils ne recommencent à murmurer. Pendant ce temps, ils durent sans doute se sentirent très satisfaits d'eux-mêmes, autant que de ce qui les entourait. Maintenant, oui, ils avaient confiance au Seigneur. Il nous est très facile de croire que nous faisons des progrès quand nous nous trouvons dans les eaux tranquilles; il nous est naturel d'en déduire que nous avons appris à faire confiance au Seigneur quand il n'y a aucune difficulté pour mettre notre foi à l'épreuve.

Peu de temps passa avant que le peuple, non seulement oubliât la puissance de Dieu, mais fut prêt à nier qu'Il ait eu quelque chose à voir avec eux. Un mois et demi s'était écoulé depuis qu'ils avaient quitté l'Égypte et "ils arrivèrent au désert de Sin, qui est entre Élim et Sinaï" et "toute l'assemblée des enfants d'Israël murmura dans le désert contre Moïse et Aaron. Les enfants d'Israël leur dirent: Que ne sommes-nous morts par la main de l'Éternel dans le pays d'Égypte, quand nous étions assis près des pots de viande, quand nous mangions du pain à satiété? Car vous nous avez menés dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette multitude" (Ex. 16:1-3).

"L'Éternel dit à Moïse: Voici, Je ferai pleuvoir pour vous du pain, du haut des cieux. Le peuple sortira, et en ramassera, jour après jour, la quantité nécessaire, afin que je le mette à l'épreuve, et que je voie s'il marchera, ou non, selon ma loi. Le sixième jour, lorsqu'ils prépareront ce qu'ils auront apporté, il s'en trouvera le double de ce qu'ils ramasseront jour après jour. Moïse et Aaron dirent à tous les enfants d'Israël: Ce soir, vous comprendrez que c'est l'Éternel qui vous a fait sortir du pays d'Égypte. Et, au matin, vous verrez la gloire de l'Éternel, parce qu'Il a entendu vos murmures contre l'Éternel; car que sommes-nous, pour que vous murmuriez contre nous?" (vers. 4-7).

Au matin suivant, une fois la rosée dissipée, "il y avait à la surface du désert quelque chose de menu comme des grains, quelque chose de menu comme la gelée blanche sur la terre. Les enfants d'Israël regardèrent et ils se dirent l'un à l'autre: Qu'est-ce que cela? Car ils ne savaient pas ce que c'était. Moïse leur dit: C'est le pain que l'Éternel vous donne pour nourriture. Voici ce que l'Éternel a ordonné: Que chacun de vous en ramasse ce qu'il faut pour sa nourriture, un omer par tête, suivant le nombre de vos personnes; chacun en prendra pour ceux qui sont dans sa tente. Les Israélites firent ainsi; et ils en ramassèrent les uns plus, les autres moins. On mesurait ensuite avec l'omer; celui qui avait ramassé plus n'avait rien de trop, et celui qui avait ramassé moins n'en manquait pas" (vers. 14-18).

"Moïse leur dit: Que personne n'en laisse jusqu'au matin. Ils n'écoutèrent pas Moïse, et il y eut des gens qui en laissèrent jusqu'au matin; mais il s'y mit des vers, et cela devint infect. Moïse fut irrité contre ces gens. Tous les matins, chacun ramassait ce qu'il fallait pour sa nourriture; et quand venait la chaleur du soleil, cela fondait" (vers. 19-21).

"Le sixième jour, ils ramassèrent une quantité double de nourriture, deux omers pour chacun. Tous les principaux de l'assemblée vinrent le rapporter à Moïse. Et moïse leur dit: C'est ce que l'Éternel a ordonné. Demain est le jour du repos, le Sabbat consacré à l'Éternel; faites cuire ce que vous avez à faire cuire, faites bouillir ce que vous avez à faire bouillir, et mettez en réserve jusqu'au matin tout ce qui restera. Ils le laissèrent jusqu'au matin, comme Moïse l'avait ordonné; et cela ne devint point infect, et il ne s'y mit point de vers. Moïse dit: Mangez-le aujourd'hui, car c'est le jour du Sabbat; aujourd'hui vous n'en trouverez point dans la campagne. Pendant six jours vous en ramasserez; mais le septième jour, qui est le Sabbat, il n'y en aura point" (vers. 22-26).

"Le septième jour, quelques-uns du peuple sortirent pour en ramasser, et ils n'en trouvèrent point. Alors, l'Éternel dit à Moïse: Jusques à quand refuserez-vous d'observer mes commandements et mes lois? Considérez que l'Éternel vous a donné le Sabbat; c'est pourquoi il vous donne au sixième jour de la nourriture pour deux jours. Que chacun reste à sa place, et que personne ne sorte du lieu où il est au septième jour. Et le peuple se reposa le septième jour" (vers. 27-30).

Nous avons le récit dans sa totalité, et nous pouvons étudier en détail leurs leçons. Rappelez-vous que ceci ne fut pas écrit pour le bénéfice de ceux qui en sont les protagonistes, mais pour nous. "Or, tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l'espérance" (Rom. 15:4). S'ils n'apprirent pas la leçon que Dieu voulait qu'ils apprennent à cette occasion, il y a plus de raison encore pour que nous l'apprenions à partir du récit.

L'épreuve

Le Seigneur avait dit qu'Il allait mettre le peuple à l'épreuve, pour voir s'il marcherait ou non selon Sa loi. Le Sabbat était donc l'épreuve cruciale de la loi de Dieu. Il en est aussi ainsi aujourd'hui, comme les points suivants, que nous avons considérés antérieurement, le montrent:

1. Le peuple allait être libéré en accomplissement de l'alliance faite à Abraham (voir Ex. 6:3 et 4). Cette alliance avait été confirmée par un serment, et le temps de la promesse que Dieu avait jurée à Abraham était proche. Abraham garda la loi de Dieu, et ce fut grâce à cela que la promesse put passer à ses descendants (Gen. 26:3-5). Le Seigneur dit à Isaac qu'Il accomplirait intégralement le serment fait à Abraham, son père, "parce qu'Abraham a obéi à Ma voix, et qu'il a observé Mes ordres, Mes commandements, Mes statuts et Mes lois". Maintenant que Dieu sort les enfants d'Israël d'Égypte en accomplissement de ce serment, Il voulait les mettre à l'épreuve pour voir s'ils garderaient eux aussi Sa loi, et le point sur lequel Il les testa fut le Sabbat. Donc, ceci démontre, sans l'ombre d'un doute, qu'Abraham garda le Sabbat, et que celui-ci figurait dans l'alliance que Dieu fit avec lui. Il faisait partie de la justice par la foi qu'Abraham posséda avant d'être circoncis.

2. "Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse". Vu que le Sabbat -le même que les Israélites gardèrent dans le désert, et que les descendants de Jacob ont respecté, ou ont professé garder jusqu'à ce jour- était inclus dans l'alliance faite à Abraham, on en déduit que c'est le Sabbat que tout chrétien doit garder.

3. Nous avons déjà vu que notre espérance est la même qui fut placée devant Abraham, Isaac, Jacob et tous les enfants d'Israël. Paul fut mis en jugement parce qu'il espérait "l'accomplissement de la promesse que Dieu a faite à nos pères" (Act. 26:6), et la promesse faite aux fidèles consiste à s'asseoir avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume de Dieu. Le Seigneur fut disposé un seconde fois à libérer le reste de Son peuple, donc, l'épreuve de l'obéissance à cette époque est la même que lors de la première occasion. Le Sabbat est le mémorial de la puissance de Dieu comme Créateur, comme Celui qui sanctifie, et dans le message qui annonce la venue de Son jugement, l'Évangile éternel -qui est la préparation pour la fin- est proclamé en ces termes: "Adorez Celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux" (Apoc. 14:6 et 7).

L'épreuve eut lieu juste avant que la loi soit prononcée du Sinaï, et avant que le peuple ait atteint ce lieu. Cependant, nous pouvons voir comment tous les éléments de la loi étaient déjà connus. Au Sinaï, ce n'était pas la première fois qu'elle était proclamée, ceci est démontré par le fait que plus d'un mois avant, les enfants d'Israël furent mis à l'épreuve par ces paroles: "jusques à quand refuserez-vous d'observer Mes commandements et Mes lois?" démontrent qu'ils les connaissaient depuis longtemps, et qu'ils les avaient transgressés plusieurs fois par leur incrédulité.

Les évènements relatés sur la promulgation de la loi, montrent clairement que le Sabbat tel qu'il était gardé par les Juifs ne pouvait d'aucune manière être affecté par la mort de Christ, mais qu'il était pour toujours identifié avec l'Évangile, bien des siècles avant la crucifixion. Cependant, en relation avec ceci, nous devons faire attention à un point concernant le jour du Sabbat.

Il avait été dit au peuple: "Pendant six jours vous en ramasserez; mais le septième jour, qui est le Sabbat, il n'y en aura point". Il s'agit de la même expression employée dans le quatrième commandement: "Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour et le jour du repos de l'Éternel ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage" (Ex. 20:9 et 10). Beaucoup ont pensé que le commandement n'était pas précis dans sa demande, et que le Sabbat n'y est pas défini par un jour concret de la semaine, mais que n'importe quel jour répond adéquatement au commandement, s'il est précédé par six jours de travail. Le récit sur la manière dont la manne a été donnée démontre qu'il s'agit d'une supposition erronée, et que le commandement requière non seulement une septième partie du temps définie, mais le septième jour de la semaine (Sabbat ou Samedi).

L'apparition de la manne démontre de la façon la plus positive que le Sabbat est un jour bien défini, et que ce n'est pas à l'homme de décider de quel jour il s'agit. De plus, ceci démontre que "le septième jour" ne signifie pas la septième partie du temps mais un jour concret et périodique. Si "le septième jour" signifie la septième partie du temps, alors, "le septième jour" devrait signifier la septième partie du temps, mais si les enfants d'Israël avaient agi selon cette supposition, ils auraient eu des problèmes dès le début.

Il n'y a qu'une période de sept jours, qui est la semaine connue depuis la création. Dieu oeuvra six jours, et durant ces six jours Il acheva l'œuvre de la création, et "Il se reposa au septième jour de toute Son œuvre, qu'Il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et Il le sanctifia, parce qu'en ce jour Il se reposa de toute Son œuvre qu'Il avait créée en la faisant" (Gen. 2:2 et 3). Donc, quand Dieu dit que le septième jour est le Sabbat, ceci signifie que le Sabbat est le septième jour de la semaine. Le sixième jour, durant lequel les enfants d'Israël devaient se préparer pour le Sabbat, est le sixième jour de la semaine, soit le vendredi.

Le récit inspiré l'expose sans l'ombre d'un doute. Dans le récit de la crucifixion et de l'enterrement de Christ, nous lisons que les femmes vinrent au sépulcre "après le Sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine" (Mat. 28:1); et dans un autre évangile, nous lisons "lorsque le Sabbat fut passé" (Marc 16:1). Nous nous référons à ces textes pour montrer que le premier jour de la semaine suit immédiatement le Sabbat, et qu'aucune période de temps ne s'écoula entre la fin du Sabbat et la visite des femmes au sépulcre. Quand nous lisons le récit dans Luc, nous observons que quand Christ fut enterré "c'était le jour de la préparation, et le Sabbat allait commencer". Les femmes vinrent voir où on L'avait mis, et "s'en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums. Puis elles se reposèrent le jour du Sabbat, selon la loi". Et "le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre de grand matin" (Luc 23:54-56; 24:1).

Le Sabbat suivait donc le "jour de la préparation", et précédait immédiatement le "premier jour de la semaine". Donc, le Sabbat était le septième jour de la semaine. Mais il s'agissait du "Sabbat, selon la loi". Donc, le Sabbat du commandement n'est rien d'autre que le septième jour de la semaine. C'est ce jour-là que Dieu indiqua d'une manière spéciale comme Sabbat, en accomplissant ce jour-là les merveilleux miracles en Son honneur pendant quarante ans. Gardez bien ce fait en mémoire. Il est bon de se rappeler que là où le Sabbat est cité dans la Bible, il s'agit du septième jour de la semaine. En avançant dans notre étude il sera évident qu'avant l'époque de Moïse, ce Sabbat du quatrième commandement, avec le reste de la loi, était déjà inséparablement uni à l'Évangile de Jésus-Christ.