L'alliance éternelle

Chapitre 18

La prédication de l'Évangile à l'Égypte

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"Moïse et Aaron poursuivirent leur chemin, et ils assemblèrent tous les anciens des enfants d'Israël. Aaron rapporta toutes les paroles que l'Éternel avait dites à Moïse, et il exécuta les signes aux yeux du peuple. Et le peuple crut. Ils apprirent que l'Éternel avait visité les enfants d'Israël, qu'Il avait vu leur souffrance; et ils s'inclinèrent et se prosternèrent" (Ex. 4:29-31).

Mais ils n'étaient pas encore préparés à abandonner l'Égypte. Ils faisaient encore partie du groupe d'auditeurs de la Parole représenté par le terrain pierreux. Au début, ils la reçurent avec joie, mais quand la persécution vint, ils furent offensés. Ils auraient pu sortir d'Égypte sans aucun contretemps, et s'ils avaient eu un voyage prospère vers la terre promise, ils se seraient sans doute abstenus de murmurer, mais "c'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu" (Act. 14:22), et ceux qui finalement y entreront doivent apprendre à se réjouir dans les épreuves. C'est une leçon que les Israélites devaient encore apprendre.

Le message donné à Pharaon: "Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël. Laisse aller Mon peuple" (Ex. 5:1), auquel nous nous référerons plus loin en particulier, eut pour résultat une aggravation de l'oppression que les Israélites enduraient. C'était réellement une nécessité pour eux, d'abord pour qu'ils soient plus désireux de partir -ayant par la suite moins envie d'y retourner, et ensuite pour qu'ils puissent voir la puissance de Dieu. Les plaies qui vinrent sur le pays d'Égypte étaient aussi nécessaires aux Israélites, pour qu'ils voient la puissance de Dieu afin qu'ils soient disposés à partir, qu'aux Égyptiens, afin qu'ils les laissent partir. Les Israélites avaient besoin d'apprendre que ce ne serait pas par une puissance humaine quelconque qu'ils seraient libérés, mais que cela se ferait par l'œuvre du Seigneur. Ils avaient besoin d'apprendre à se confier pleinement au soin et à la conduite du Seigneur. Et "tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l'espérance" (Rom. 15:4). En lisant cette histoire nous devrions apprendre la même leçon. Rien ne devrait nous surprendre dans le fait que le peuple se plaignait quand la persécution s'aggrava en conséquence du message apporté par Moïse. Moïse lui-même sembla perplexe quand cela arriva, et il consulta le Seigneur sur ce sujet. "L'Éternel dit à Moïse: Tu verras maintenant ce que Je ferai à Pharaon; une main puissante le forcera à les laisser aller, une main puissante le forcera à les chasser de son pays. Dieu parla encore à Moïse, et lui dit: Je suis l'Éternel. Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme le Dieu tout-puissant; mais je n'ai pas été connu d'eux sous Mon nom, l'Éternel. J'ai aussi établi Mon alliance avec eux, pour leur donner le pays de Canaan, le pays de leurs pèlerinages, dans lequel ils ont séjourné. J'ai entendu les gémissements des enfants d'Israël, que les Égyptiens tiennent dans la servitude, et Je me suis souvenu de Mon alliance. C'est pourquoi dis aux enfants d'Israël: Je suis l'Éternel, Je vous affranchirai des travaux dont vous chargent les Égyptiens, Je vous délivrerai de leur servitude, et Je vous sauverai à bras étendu et par de grands jugements. Je vous prendrai pour Mon peuple, Je serai votre Dieu, et vous saurez que c'est Moi, l'Éternel, votre Dieu, qui vous affranchis des travaux dont vous chargent les Égyptiens. Je vous ferai entrer dans le pays que j'ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob; Je vous le donnerai en possession, Moi l'Éternel" (Ex. 6:1-8). Observez les points suivant:

1. Dieu dit à Abraham, Isaac et Jacob: "J'ai aussi établi mon alliance avec eux, pour leur donner le pays de Canaan, le pays de leur pèlerinage, dans lequel ils ont séjourné".

2. Alors, Il ajouta: "J'ai entendu les gémissements des enfants d'Israël, que les Égyptiens tiennent dans la servitude, et Je me suis souvenu de Mon alliance".

3. Quand le Seigneur déclara qu'Il se souvenait d'une chose, cela ne signifiait en aucune façon qu'Il l'avait oubliée, vu que c'est impossible. Rien ne peut échapper à Son attention. Mais, comme nous le voyons dans plusieurs endroits, Dieu indique qu'Il est sur le point d'effectuer l'action annoncée. Ainsi, par exemple, dans le jugement final de Babylone, nous lisons: "Dieu s'est souvenu de ses iniquités" (Apoc. 18:5). "Dieu se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe du vin de Son ardente colère" (Apoc. 16:19). "Dieu se souvint de Noé…" (Gen. 8:1), et Il fit cesser le déluge; cependant, nous savons que Dieu n'oublia pas un seul instant Noé, tandis qu'il était dans l'arche, car même la chute d'un oisillon sur la terre ne passe pas inaperçue pour Lui. Lisez aussi Genèse 19:29; 30:22 et 1 Samuel 1:19, textes dans lesquels l'expression "se souvenir" est employée dans le sens d'être sur le point d'accomplir ce qui a été promis.

4. Il est donc évident, par ce que nous lisons dans Exode 6, que le Seigneur était sur le point d'accomplir la promesse faite à Abraham et à sa descendance. Mais, vu qu'Abraham était mort, seule la résurrection pouvait la mener à bien. Le moment de l'accomplissement de la promesse que Dieu avait jurée à Abraham était très proche. C'est une évidence que l'Évangile était prêché, car seul l'Évangile du royaume prépare pour la fin.

5. Dieu se faisait connaître Lui-même auprès du peuple. Mais ce n'est que par l'Évangile que Dieu se fait connaître. Les choses qui révèlent la puissance de Dieu, font connaître Sa Divinité.

6. Dieu dit: "Je vous prendrai pour Mon peuple, Je serai votre Dieu, et vous saurez que c'est Moi, l'Éternel". Comparez la promesse de la nouvelle alliance avec ce qui précède: "Je serai leur Dieu, et ils seront Mon peuple. Celui-ci n'enseignera plus son prochain, ni celui-là son frère, en disant: Connaissez l'Éternel! Car tous Me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, dit l'Éternel" (Jér. 31:33 et 34). Il n'y a pas de doute que ceci constitue la proclamation de l'Évangile; mais il s'agit de la même chose qui fut proclamée aux Israélites d'Égypte.

7. Le fait que la libération des enfants d'Israël était un type de la libération qui ne pouvait avoir lieu que par la prédication de l'Évangile, met en évidence qu'il ne s'agissait pas d'une libération ordinaire de l'esclavage physique pour posséder un héritage temporel. Devant les enfants d'Israël se déployait un panorama beaucoup plus glorieux que cela, s'ils avaient connu le jour de Sa visitation et s'ils étaient restés fidèles.

En prêchant à Pharaon

Il est certain que "Dieu ne fait point acception de personnes, mais qu'en toute nation celui qui Le craint et qui pratique la justice Lui est agréable" (Act. 10:34 et 35). Ceci n'était pas une nouvelle vérité apparue à l'époque de Pierre, mais elle exprime un principe intemporel, vu que Dieu est toujours Le même. Le fait que l'homme ait toujours été lent à Le percevoir, ne fait aucune différence quant à la vérité. L'homme peut cesser de reconnaître la puissance de Dieu, mais elle n'en est pas moins puissante pour autant; ainsi, le fait que la grande majorité de Ses soi-disant disciples aient cessé de reconnaître que Dieu ne fait point acception de personnes, et qu'Il est parfaitement impartial, et qu'ils aient supposé que Dieu les aimait à l'exclusion des autres, n'a en rien diminué la valeur de Son caractère.

La promesse était adressée à Abraham et à sa descendance. Mais, la promesse et la bénédiction furent données à Abraham avant qu'il ait été circoncis, "afin d'être le père de tous les incirconcis qui croient, pour que la justice leur fût aussi imputée" (Rom. 4:11). "Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car vous êtes un en Jésus-Christ. Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse" (Gal. 3:28 et 29). En conséquence, la promesse englobait aussi bien les Égyptiens que les Israélites, dans la mesure où ils croyaient. Elle n'incluait pas les Israélites incrédules pas plus qu'elle n'incluait les Égyptiens incrédules. Abraham est le père de ceux qui sont circoncis, mais non seulement "circoncis, mais encore qui marchent sur les traces de la foi de notre père Abraham quand il était incirconcis" (Rom. 4:12). Si l'incirconcis garde la justice de la loi, son incirconcision est tenue pour circoncision (voir Rom. 2:25-29).

Il est bien de se rappeler que Dieu n'envoya pas d'abord les plaies au Pharaon et à son peuple. Ce n'était pas Sa volonté de libérer les Israélites en donnant la mort à leurs oppresseurs, mais en les convertissant, Dieu ne voulant "qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance" (2 Pier. 3:9). Il "veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité" (1 Tim. 2:4). "Je suis vivant! dit le Seigneur, l'Éternel, ce que Je désire, ce n'est pas que le méchant meure, c'est qu'il change de conduite et qu'il vive" (Éz. 33:11). Tous les hommes sont des créatures de Dieu, et sont Ses enfants; Son grand cœur d'amour les embrasse tous, sans différence de race ou de nationalité.

En accord avec cela, il fut d'abord demandé au Pharaon de laisser aller librement le peuple. Mais celui-ci, avec impudence et arrogance répliqua: "Qui est l'Éternel, pour que j'obéisse à Sa voix, en laissant aller Israël? Je ne connais point l'Éternel, et je ne laisserai point aller Israël" (Ex. 5:2). Alors, des miracles furent faits devant lui. Au début, ce ne furent pas des jugements, mais de simples manifestations de la puissance de Dieu. Les magiciens de Pharaon, les serviteurs de Satan, firent une falsification de ces miracles, et le cœur du Pharaon s'endurcit encore davantage. Maintenant, le lecteur attentif observera que la puissance supérieure du Seigneur se manifesta même dans les miracles qui furent imités par les magiciens.

Le prochain article de cette série d'études sur l'Évangile éternel traitera du thème contesté de l'endurcissement du cœur du pharaon.